Les Mystères des Terres de l'Exil
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Sankuru
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Sankari Empty Sankari

Sam 6 Jan - 0:12
Sankari Fiche_14

Sankari 41276911

Nom du personnage : Sankari
Age : environ 18 printemps
Ethnie : Darfari
Religion : Yog
Alignement : Neutre

Métiers :
Guerrière, chasseresse (entrainée par un ancien Asshuri, les redoutables mercenaires de la Nation de Shem)
Native (Curieuse sur ces origines perdues, elle passe beaucoup de temps à observer les tribus Darfaris et à étudier les objets qu'elle trouve pour les refaire)
ps : elle a également appris la tannerie, mais pour l'instant cela fait partie des souvenirs qu'elle n'a pu récupérer (ébéniste partie cuir)


Sankari Fiche_13

Taille : 1m60
Poids : 60kg environ

Apparence :

Une jeune Darfari agile et robuste. Ses grands yeux ont les pupilles noires. Ses cheveux sont rasés à l’exception de tresses qui descendent sur la nuque. Certaines de ses dents sont taillées en pointes, mais pas toutes. Sur ses épaules, il y a des scarifications plus claires en forme de demi-cercles concentriques, et derrière son bras une marque d’esclave. Les marques de coups et tuméfactions  qu'elle avait à son arrivée sur les terres de l'exil ont maintenant disparu, mais sa main et son bras gauches gardent des marques de brûlures qui ont dû être douloureuses et longues à soigner.

Personnalité :

Le jeune âge de Sankari se mêle à ses expériences passées pour aboutir à un mélange intéressant de fougue et de prudence. Elle est curieuse et attentive, et plus intelligente que la moyenne, elle peut apprendre et s'adapter vite malgré son ignorance dans beaucoup de sujets.

L'idéal pour elle est la vie au grand air, dévorer le produit de sa chasse avec ses proches, dans la chaleur d'un bon feu. Mettre son corps à l'épreuve et ressentir les choses. Toutefois, elle a appris a apprécier les échanges plus urbains, qui apportent nouvelles rencontres, nouvelles connaissances, la possibilité de commercer, d'échanger et d'améliorer son confort.

C'est une personne à la croisée de deux cultures : une petite enfance dans sa tribu Darfari dont elle ne garde que des souvenirs flous et idéalisés, et ensuite, dix années à Asgalun, la grande capitale de la nation de Shem, où elle apprit beaucoup, grâce à l'affection d'un véritable foyer.

Malheureusement, le deuil, la magie de l'exil ou la brutalité des coups qu'elle a reçue avant d'être crucifiée, lui ont valu de se réveiller avec une amnésie temporaire dans le désert. Il faudra donc qu'elle compte avant tout sur son instinct avant de recouvrer peu à peu la mémoire.


Info complémentaires :

Langage commun : parlé et compris très correct / lire (vraiment basique)/ écrire (quelques mots dont son nom)
/ compter assez correctement
Langage Darfari : moyennement parlé et compris
Langage Shémite : parlé et compris sans subtilité

A une joli voix et connaît plusieurs chants.



Sankari Fiche_15

Premier souvenir : naissance

Chant respiré, saccadé, hypnotique, se lie dans le crépitement des flammes.

Ombres humaines mouvantes, hautes, bras levés, s’esquissent sur les peaux des tentes, aux motifs peints d’animaux.

Entre deux piliers-crânes illuminés par le brasier, deux mains ornées de bracelets d’os soulèvent un nourrisson.

Sur ses menues épaules, a été incisée la Blessure des Dents, demi-cercles concentriques de points sanguinolents. C'est une petite fille qui pleure et s’agite ; ses yeux clos mouillés de larmes ne regardent pas les cieux étoilés, ni le masque de bois peinturluré – inquiétant – penché sur elle.

Des mains rebattent les calebasses tendues de peaux de chèvre, doucement, puis plus vite.

Et résonne la voix de la Scrute-Mort, dans les vagues ombres du Peuple Dansant : « TI, ma tite fille,  YOG donne bocou fos ! FOS ! Ti, ma tite fille, sera comme ti granmanman, dans nos ESPRITS  li zancetes disent bocou secrets ! Ti, ma tite fille prend nom Sankari. SANKARI ! SANKARI ! Sankari saura secrets li zancetes et FOS de YOG.»

La Scrute-Mort resserre ensuite l’enfant contre sa poitrine nue, la berce, lui chuchotant la litanie des noms des ancêtres, pendant que d’autres bras soulèvent un corps inerte et ligoté et le précipitent dans l’abîme de flammes.

Souvenir second : chance

Le vieux shémite arracha une cuisse de la volaille juteuse, puis regarda l’adolescente. « Tu me coûte cher à ne vouloir bouffer que d’la viande, tu sais ? » Sankari releva son visage d’au-dessus de son assiette, s’essuya la bouche avec son poignet et lui adressa un large sourire. C’était une jeune Darfari dont les dents n’avaient pas toutes été taillées en pointes, trahissant une capture qui avait dû arriver bien avant ses dix ans.

L’homme hocha de la tête en mangeant, déglutit bruyamment et se servit une rasade de vin. « Tu m’as vraiment aidé à l’atelier aujourd’hui. Tu vas peut-être finir par l'apprendre ce métier, ça serait bien pour toi. » La jeune femme observait le shémite de ses grands yeux noirs, elle acquiesça d’un signe bref de la tête et bougonna. « Je sais que tu as raison, mais je préférais quand tu m’emmenais chasser ou que tu m’apprenais à me battre... » « Ah pour ça… tu as retenu ce que je t’ai appris, mais… tu en savais déjà pas mal quand je t’ai achetée, tu sais... T’étais pas grande, mais fallait voir le regard que tu faisais sur l’estrade. Oh je ne sais pas ce qui m’a pris ce jour-là, mais je ne pouvais pas te laisser emporter par ce gros porc de Boelish…»

Sankari essuyait ses longues mains sur son tablier de peau pour se débarrasser de la graisse de la viande, pendant que le vieil homme continuait cette histoire qu’elle connaissait par cœur « Tu ne t’en souviens pas mais tu m’en a drôlement fait baver au début… puis t’as fini par comprendre ta chance. Tu m’aides et tu apprends à travailler, t’apprends à devenir quelqu’un d’utile avant que je casse ma pipe, et je tiendrais ma promesse, je t’affranchirais.» La jeune fille fronça les sourcils : « Mais je pourrais rester avec toi, non ? »

Le vieux Saghoril ne répondit qu’après s’être versé un nouveau verre de vin, et sa voix tremblait un peu : « Oui … bien sûr que tu pourras…» La jeune Darfari se leva prestement et emporta les assiettes pour jeter les déchets par la fenêtre.

Après un silence, elle murmura juste : « Tu sais j’ai fait un drôle de cauchemar… J’étais dans un désert, il y avait un vent de poussière et quelque chose de sombre grondait dedans. Je voulais m’enfuir, mais j’avais mal partout, et je …»

Troisième souvenir : souffrances

Sankari ouvrît les yeux avec difficulté, ne discernant d’abord que des ombres. Ses cils étaient pleins de sang, et son dos, sa mâchoire, son crâne, tout la lançait affreusement.

Elle sentit que ses mains et ses pieds étaient liés et son cœur se mit à battre à tout rompre...

« Oh ! T’as intérêt d’bien ligoter c’te salope ? Va t’planter comme Dekhoro sinon… Pfff… Mais regard c’gros lard qui crève dans son sang.» Cette voix était sourde et rauque, autoritaire. « Ttt… t’as peu… p..pas… peur qu’elle peu… parle… ? » « Ferme la, toi l'abruti ! Avec la tronche qu’on lui a arrangée, elle va bé… bé… bégayer comme toi… » Et plusieurs rires gras résonnèrent.

Il y avait du vacarme, ces soldats cherchaient quelque chose.  Le sergent à la voix rauque continuait : « Tu comprends vraiment rien… personne la croira cette cannibale... Regarde ses dents… Elle a buté le vieux pour le bouffer. Et elle a buté Dekhoro quand on est intervenu… Regarde… Oh… Je lui mets du sang sur la gueule, là... Haha… Regarde la gueule qu’elle fait…»  

Sankari avait vu le corps sans vie du vieux Saghoril.
Et l’espace d’un instant, sa douleur, sa frayeur, s’évanouirent pour ne laisser que la peine...


Complément d'histoire : Les voies d'Ishtar ou l'héritage de Saghoril.


Il était membre gradé des Asshuri du capitaine Narwahl d’Abkiktana depuis presque dix ans maintenant, et plus loin d’obtenir sa garde de faucon d’or. Enfin, il pourrait obtenir un commandement, s’installer, prendre épouse, lui faire de nombreux enfants, à la grâce d’Ishtar, de nombreux enfants à qui transmettre son héritage, ses savoirs… Tel était le projet de Saghoril, l’unique projet de Saghoril, jusqu’à sa blessure, une sale blessure qui le priverait de descendance, de la faveur de sa Déesse, et de son honneur.

Alors il quitta le service, trop honteux. Il partit dans les montagnes, erra dans tout le pays, devînt garde de caravane, éclaireur, redresseur de tort, chasseur, tanneur, vingt ans durant, et sans que personne ne s’empare sur son corps, de ses armes en excellent acier d'Abiktana. Et un jour, il vînt s’installer à Asgalun, plus apaisé, mais également bien plus âgé, et avec lui, il ramenait une petite esclave.

Il l’avait vue dans un marché de Sabatea, où son jeune âge la promettait à un destin assurément horrible, et acquise par pitié, sur un coup de tête. D’abord, il ne sut pas vraiment ce qu’il allait en faire, pensant la revendre sur le chemin d’Asgalun, puis contre toute attente, ces deux-là parvinrent à s’apprivoiser. Au lieu d’une esclave, il en fit une servante, puis une élève, puis enfin, une fille adoptive. Il lui apprit ce qu’il savait, se battre, chasser, se faire une place honorable dans la société. Et lorsqu’il l’affranchit enfin, elle resta avec lui.

Ishtar avait trouvé une curieuse de façon de lui permettre de transmettre son héritage.





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Mar 9 Jan - 2:14
Journal des terres de l'exil : premier jour

La jeune femme s’était accroupie, fixant son reflet dans l’eau de la rivière, comme tétanisée, abrutie.  
Elle avait réussi de s’arracher au désert de sable, sous le soleil écrasant, juste en suivant les pierres plates et brûlantes d’une route antédiluvienne. Machinalement elle avait porté un pas devant l’autre, seulement éveillée par son corps transi de douleurs, ne s’arrêtant que pour ramasser un sac abandonné. Elle avait atteint les berges d’une rivière basse, s’était effondrée pour boire, puis, machinalement avait continué d’avancer, jusqu’à tomber évanouie.
Elle venait à peine de s’éveiller que la nuit s’était mise à tomber. La lune au-dessus d’elle était presque pleine et orangée. Des gouttes d’eau commençaient à troubler l’eau, déformant l’image de son visage. « San… kari » murmura t’elle plongeant ses yeux sur le miroir mouvant. Son visage était tuméfié de coups, et ses cheveux noirs étaient encroûtés de sang. Et d’autres images lui revinrent en tête, des hommes d’armes grimaçants, des coups de poings, de bâtons, de bottes, une demeure familière saccagée, un vieil homme dans une mare de sang, un vieil homme dans une mare de sang…
« Non… » Ses doigts se raidissaient dans le sable humide… « Non… » Murmura-t-elle, encore et encore, en échouant à retenir ses larmes…


Dernière édition par Sankuru le Mar 9 Jan - 18:53, édité 1 fois
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Mar 9 Jan - 18:53
journal des terres de l'exil : troisième jour

Près d’un arbre au tronc énorme et aux feuilles plates - protection idéale contre les éléments -,  Sankari avait découvert un coffre abandonné et des restes d’un feu de camp. L’intérieur du coffre était un peu moisi et sa fermeture était brisée mais qu’importe, elle y déposa sa réserve d’œufs de tortue, le sac avec la gourde et le journal qu’elle avait ramassé dans le désert et un tas de fines feuilles d’une sorte de raphia qu’elle avait récolté. Une sorte de pagne constitué de ces brins qu’elle avait humidifié puis patiemment tissés, séchait au soleil, à côté d’une paillasse composée de larges feuilles plates.

La nuit, immobile, elle guettait le danger à la seule lumière de la Lune. Elle laissait le feu éteint, craignant moins les tortues géantes dont elle dérobait les œufs, que d’autres humains dont elle avait repéré de petits camps. Dans l’obscurité, des hurlements de douleurs ou cris de rages qu’elle croyait discerner au loin, confirmaient en son esprit, qu’elle avait raison de se faire discrète.

Elle était encore très mal en point et ne pouvait ni grimper ni courir. Une douleur lancinante lui vrillait les reins - elle y avait palpé un hématome gonflé plus large que sa main - et en cas de mouvement brusque, quelque chose la poignardait au niveau des côtes. Son visage lui semblait mieux récupérer - son œil tuméfié se dégonflait et ses plaies à la lèvre et au crâne semblaient cicatrisées - mais son esprit était toujours confus, comme si la plupart de sa vie avait disparu derrière un écran de fumée. Elle ne reconnaissait pas le bracelet serpentin qui ornait son poignet. Des odeurs ou des bruits anodins la faisaient sursauter ou s’émouvoir sans qu’elle n’en comprenne la raison, ou qu’elle soit sûre de les avoir réellement perçus.
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Mar 9 Jan - 19:38
journal des terres de l'exil : sixième jour

Sankari regardait la lance en pierre qu’elle avait réussi à fabriquer. Il lui avait fallu s’y reprendre à trois fois pour que la pierre soit solidement fixée. Le plus dur avait été de réaliser une encoche qui épousait la base du gros silex. Après cela, réaliser les nœuds avec le raphia mouillé avait ressemblé à un jeu d’enfant, même si cela lui avait pris au moins deux bonnes heures. Son dos la faisait beaucoup moins souffrir, elle avait été bien inspirée de limiter ses mouvements au périmètre de la petite île, et de prendre le plus de repos possible.

Elle avait fait deux rêves étranges qu’elle ne cessait de ressasser. Dans le désert, une femme qui n’était pas nue et blessée comme elle, mais vêtue d’une armure légère, s’était avancée face à une sorte de monstre aux ailes de chauve-souris. Le monstre avait hurlé et s’était envolé. Et la femme avait hurlé à son tour, levant les bras. Le second rêve était tout aussi étrange : elle se sentait agitée, et essoufflée, jusqu’à se sentir épuisée, on avait l’impression de recevoir des petits coups, à la douleur sèche et courte. Puis cela s’arrêtait. Et elle n’entendait plus que la voix d’un homme : « Tu as perdu ton avantage ma petite, reprends ton souffle. »

Elle ne manquait pas de nourriture. Elle avait ramassé de nombreux œufs de ces énormes tortues et même à attraper deux petits spécimen pour les faire cuire. Puis elle avait trouvé une sorte de termitière, dont les insectes envahissaient les buissons alentour. Le goût du premier qu’elle avait croqué lui avait semblé comme familier, et même si elle n’en voyait pas la raison, cela l’avait fait sourire. Elle se mit donc à dépeupler les buissons de leurs petits hôtes avec avidité.
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Mar 9 Jan - 22:20
journal des terres de l'exil : neuvième jour

Sankari avait capturé un lapin apparemment coincé sur son île et l’avait fait rôtir. Mais cet endroit, en particulier, n’était pas du tout une île. Le cours de la rivière évoluait avec des flux et des reflux, et une étendue de sable recommençait à faire surface, reliant le refuge de la jeune femme à la berge. Il allait falloir trouver un endroit plus sûr.

Pourtant après un terrible orage où elle avait passé la nuit à regarder les éclairs, se risquant à quelques cris au moment où le tonnerre pouvait couvrir sa voix, elle avait décidé de baptiser l’endroit île de l’orage.  C’est donc ce nom qu’elle mit sur la carte rudimentaire, qu’elle commença de graver dans la carapace d’une des jeunes tortues qu’elle avait cuite et dégusté.


Dernière édition par Sankuru le Ven 12 Jan - 2:14, édité 1 fois
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Mar 9 Jan - 22:24
Journal des terres de l'exil : dixième jour

S’aventurant hors de son refuge, Sankari évita tout contact avec la faune, comme avec les humains. Elle avait repéré un énorme crocodile, et une hyène sur la berge nord et préféra donc explorer vers le sud, au long du désert. Elle y découvrit deux anciens abris abandonnés, et dans l’un d’eux des traces de lutte et du sang.

De part et d’autre, la vallée du cours d’eau était cernée par des montagnes plus ou moins distantes et d’énormes promontoires rocheux s’élevaient jusqu’à deux ou trois cent coudées. Souhaitant s’en approcher, la jeune femme s’était éloignée de la berge, évitant quelques tortues géantes. Et elle entendit d’abord, puis aperçut ensuite, un camp, juché dans les hauteurs. Entre les tentes de peaux, et la fumée des brasiers, s’échappaient des hurlements guerriers, des cris de danses furieuses, et le son de tambours. Cette musique la fascinait, faisait vibrer en elle quelque sentiment, sans qu’elle n’en comprenne le sens, et c’est à peine si elle entendit, derrière elle, un grondement.

Sankari se retourna et vît une grotesque créature aux membres griffus et au corps de tonneau. Son visage humanoïde était difforme et comme enfoncé à coup de burin dans le reste de son corps. Sa peau plissée paraissait tannée par le soleil ou brûlée, et entre ses crocs filait une bave couleur de pus. La jeune femme avait aussitôt brandit sa lance. Mais… le coup qu’elle porta d’instinct raviva dans ses côtes une telle douleur, qu’elle en perdit presque le souffle. Et la peau du monstre, n’avait été qu’à peine éraflée...

Sankari recula de quelques pas, contournant un palmier, ce qui fit perdre du temps au monstre, qui cogna dans le tronc et s’empêtra dans un buisson. Puis, la jeune femme l’accueillit en décrivant une sorte de cercle régulier avec la pointe de sa lance, sans forcer. La créature roula ses yeux laiteux, comme enragée, mais se faisait maintenir à distance par la pointe de silex. Elle prit un coup de pique, puis un second, encore un autre, et d’autres encore. Trépignant, elle se mit à hurler de frustration. Et la lance de Sankari s’engouffra aussi sec dans le fond de sa gueule.

Le coup déséquilibra et jeta à terre le monstre. Sankari hurla à son tour de toute sa rage et de toute sa douleur, tournant et retournant sa lance, pour forcer, pour forer, pour briser, dans l’intérieur du crâne. La créature tressautait, tendant ses griffes pour écorcher les jambes nues de la jeune femme. Et le silence retomba sur l’endroit.
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Mer 10 Jan - 20:49
Journal des terres de l'exil : onzième jour

Il fallait qu’elle sache, qu’elle se rappelle, qu’elle comprenne... Alors elle avait alors repris le chemin du désert. Dans la lumière écrasante et la chaleur de plomb, elle avait retrouvé la route pavée, les ruines ensablées, les squelettes sur leur pal et les étranges tours grises que ni le temps ni le sable ne semblaient corroder. Elle ne rencontra nulle vie, à l’exception d’un démon ailé s’envolant au loin avec un cri strident, exactement comme dans son rêve.

Quand la route commença de disparaître sous le sable, elle se retrouva face à une imposante stèle grisâtre, ornée de personnages et de symboles qui luisirent à son approche : trois suppliants devant une étoile, que dominait un géant au visage muni de griffes. Et elle ressentit que cette pierre lui parlait, lui disait que la mort l’attendait dans le désert, qu’elle ne s’échapperait point d’ici, qu’il lui fallait faire demi-tour et s’enfoncer dans les terres jusqu’à la grande cité…

Alors elle tenta autre chose, et après quelques heures de marche, elle parvînt à se rapprocher d’une des tours, et découvrit la barrière de vapeurs verdâtres qui barrait le passage de toute sortie. Depuis quelques jours, elle tentait de comprendre le journal qu’elle avait trouvé, de quelle prison le narrateur disait qu’il ne pouvait s’échapper, sauf en se donnant la mort en entrant dans la barrière. Maintenant elle avait compris, sa gourde d’eau était à moitié vide et elle retourna vers la rivière.

Des souvenirs et des images fugaces de son passé lui revenait petit à petit, et ce qui la réconfortait était d’avoir retrouvé le nom de Saghoril, l’homme qui avait été d’abord son maître, puis son père adoptif. Elle se revoyait entretenir avec soin la maison de grès, s’entraîner au bâton dans le patio, ou lui préparer du thé qu’elle ne buvait jamais.

Et cette nuit, elle rêva de l’immense avenue d’Asgalun aux cent statues de lions, au milieu de la foule remuante du festival des semaisons : des esclaves arrachés à toutes les nations, des hommes du désert vêtus de leurs amples Khilats blancs, de nobles épouses Pelishtis aux poitrines nues couvertes de bijoux, de cruels soldats Asshuri aux regards impassibles... Cela sentait le jasmin, la rose, la fleur d’oranger, ou d’autres parfums plus sophistiqués. Et la clameur portait jusqu’aux énormes chars d’Ishtar, la Déesse ailée aux seins d’ivoire, et d’Anu, le Dieu créateur à tête de taureau, d’où les prostituées sacrées lançaient des pétales d’or et de pourpre sur la prêtresse et le prêtre des deux Dieux, en plein accouplement.
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Ven 12 Jan - 1:50
Journal des terres de l'exil : douzième jour (partie 1)

Une jeune femme à la peau d’ébène explorait avec prudence les berges de la rivière. Elle ne portait que des vêtements de feuilles et de raphia, une lance à tête de pierre, une besace en cuir et un sac tissé en palmes, rempli de la viande d’antilope qu’elle avait boucané le matin.

Son chemin la mena dans un canyon gardé par des statues gigantesques, d’une espèce humanoïde qu’elle ne connaissait pas. Derrière un de ces colosses, un escalier sinueux menait vers une forteresse cachée dans les hauteurs. Sankari se trouva une cachette pour observer le site pendant près d’une heure, puis voyant qu’aucune âme ne se manifestait, elle décida de reprendre sa route.

Il fallut qu’elle trouve un passage à gué ; la rivière formait un méandre, et suivre simplement la berge l’aurait engagée vers des ajoncs où deux énormes crocodiles étaient tapis. Soulevant ses affaires au-dessus du courant, elle s’enfonça dans l’eau claire, attentive, mais à mi-parcours, elle s’arrêta net.

Sur l’autre rive, une mince jeune femme à la peau pâle était en train de l’observer.

Comme Sankari, elle portait un bracelet et une lance à tête de silex, mais sa tenue de palmes et de raphia était mieux tissée, plus longue, et serrée par une ceinture. Il y eut un moment de silence, puis la jeune femme blanche lui parla. Des salutations prudentes furent suivies par un échange de nom, et peu à peu une conversation s’engagea.

La jeune fille se nommait Aomuirne. Elle disait s’être réfugiée dans un village abandonné, sur une île plus éloignée, en compagnie d’une autre femme, une femme du même peuple que Sankari, et qui savait soigner avec les plantes. Étais-ce trop beau pour être vrai ?

Journal des terres de l'exil : douzième jour (partie 2)

Suivant la Cimmérienne, la jeune Darfari traversait une aire de petits palmiers et de taillis épais, récoltant au passage de jolis vers dorés dont le goût était sucré. Elle s’arrêta un instant pour observer bien plus loin, le toit paillé d’un bâtiment, mais un cri la fit sortir de sa contemplation.

Un homme hirsute et demi-nu venait de surgir, abattant son gourdin sur la jeune Cimmérienne qui interposa juste à temps sa lance pour parer le coup. « - Ouais… Défends-toi, p’tit minois... Et tu vas souffrir comme jamais » Et la brute adressa un mauvais regard vers Sankari  « - Toi le cul sale, pas ton tour alors fous le camp ! Toi comprendre ?…  Heuuu… AH !»  Aomuirne avait dévié le gourdin, puis abaissé sa lance avec force, marquant la cuisse du Némédien d’une estafilade rouge.

Avec un son mat, le gourdin de l’homme cogna dans le tronc d’un palmier. Sankari glissait de côté pour prendre l’homme en tenaille. Le gourdin de l’homme se releva de nouveau. La pointe de silex d’Aomuirne était néanmoins plus rapide, et perçait dans son aisselle. Alors, le gourdin de l’homme tomba à terre et Sankari frappa la brute dans le rein, y enfonçant la moitié de la pointe de silex.

Le Némédien étouffa un cri et tenta de s’emparer de la lance d’Aomuirne, mais c’en était fini de lui. La jeune fille était plus rapide, plus habile… De deux coups secs, elle lui déchira un tendon de cheville puis le bouscula pour le faire tomber à genoux. Il sentit le pied nu de Sankari dans son dos, et son visage se déforma de douleur quand la pointe de silex s’arracha brutalement de ses chairs. Les armes se redressèrent alors, et continuèrent de piquer, de taillader, et de faire danser le sang. Et le Némédien se mit à supplier, à supplier...

Lorsque les hurlements se turent, un homme n’était plus. Sankari regardait le cadavre saigner, reprenant son souffle, couverte elle-même de sang, et la bile lui monta à la gorge. Des doigts gisaient sur le sol, et quelque chose d’autre aussi, près de l’entrejambe déchiré de son pantalon, souillé de sang et d’excréments. Elle plissa les yeux et cracha sur l’homme avant de se retourner vers la Cimmérienne. Mais Aomuirne était déjà repartie sans un mot, en trainant derrière elle sa lance sanglante.

Journal des terres de l'exil : douzième jour (partie 3)

Les deux jeunes femmes avaient fini par atteindre leur refuge, caché sur une île isolée. Un vrai petit village y avait été construit, abris et maisons en pierre, en bois, en branches, ainsi qu’un fin bâtiment en colonnade pour le foyer servant à la cuisine. Quelques palissades de piques avaient enfin été ajoutées pour protéger l’endroit.

De sa voix juvénile, la jeune Cimmérienne pointait les différentes constructions, racontant comment elle avait charrié des pierres sur la rivière à l’aide d’un radeau de rondins ou déboisé une partie de l’île pour fabriquer les charpentes. Il restait des palmiers pourtant, ainsi qu’un énorme nid de tortues abandonné. L’endroit semblait calme et agréable. Pourtant, quelque chose attira le regard de Sankari dans un recoin en retrait.

C’était une fosse sinistre. De loin, on aurait pu la prendre pour un puit, mais plusieurs crânes plantés sur des piques en gardaient l’accès. Aomuirne resta en arrière quand Sankari, comme fascinée, s’en approcha lentement. Du lointain de son enfance, quelques images lui revenaient, danses endiablées dans des nuages de sables, repas sacrés pris en commun, chants guerriers, mains frappant des tambours, pieds ornés de bracelets d’os cliquetants, et un masque la fixant, tel un visage de cuir peint et emplumé. Elle se sentait confuse, mais nullement effrayée, et c’est à ce moment-là qu’elle aperçut Waseme.

L’amie d’Aomuirne était bien Darfari. Elle n’était vêtue que d’un pagne en raphia et d’un masque de cuir cachant le bas de son visage. Sa peau était couverte de tatouages et de scarifications dont l’agencement était soigné. Elle avait dû être une personne si importante avant d’être arrachée à sa tribu, se disait Sankari, en se rappelant d’instinct la douleur de cette terrible séparation.
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Ven 19 Jan - 19:57
Journal des terres de l'exil : quinzième jour

Sankari avait rampé à couvert des buissons pour retrouver son point de vue favori, sur un énorme rocher presque plat, dans les hauteurs au-dessus du camp. Elle pouvait rester des heures ainsi allongée, à plat ventre, accoudée sur la roche, ses mains protégeant ses yeux du soleil, ses pieds nus calés sur des racines, remuant à peine lorsqu’un insecte venait la taquiner. Elle ne voulait pas se faire repérer alors qu’elle observait les terribles Darfaris.

La tribu de ce camp n’était pas très importante, tout au plus composée d’une trentaine d’individus. Cinq femmes et deux enfants étaient assis en cercle, occupés à fabriquer des bracelets. Certains hommes montaient la garde, d’autres dormaient. Un vieil homme et un garçon plantaient un long bâton de bois auquel ils accrochaient des pierres, ou peut-être des os. Ces étranges structures étaient clairsemées tout autour du camp, émettant constamment un sifflement lugubre et irrégulier.

Waseme connaissait les secrets des plantes qui soignent les blessures. La shamane avait observé les contusions de Sankari et avait appliqué sur ces dernières une pâte à base de feuilles d’Aloès macérées. Cela avait beaucoup soulagé la jeune femme, mais elle devait se reposer pour se remettre correctement. Aussi, observer son peuple était devenu sa nouvelle occupation.

Dans le village, Aomuirne ne ménageait pas ses forces pour agrandir son atelier, avec l’idée d’établir un logement à l’étage au-dessus, et, sans faire de manières, elle avait donné à Sankari la petite maison dans laquelle elle logeait. La jeune Darfari était reconnaissante de ces attentions, et s’acquittait de plusieurs tâches avec sérieux : ramener de quoi manger, généralement une antilope et quelques œufs, cueillir des herbes sèches et des Aloès, ou monter la garde pendant qu’Aomuirne récupérait du bois et des pierres.

Elle aurait voulu être plus utile, mais une partie de sa vie passée semblait toujours noyée dans une sorte de brume. Reconnaissant l’odeur acide qui s’échappait de la tannerie de l’atelier, elle y était entrée, sous l’œil de son amie cimmérienne. Elle avait manipulé des outils, tenu entre ses mains des peaux et du cuir traité… Mais rien n’était revenu du flou de sa mémoire, rien à part l’image de son père adoptif, étendu sur le sol avec une plaie béante à la gorge.
Sankuru
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Sankari Empty Journal des terres de l'exil : dix-huitième jour

Mar 23 Jan - 19:39
Journal des terres de l'exil : dix-huitième jour

Le village était un peu grand pour trois jeunes femmes seules, mais elles y vivaient en paix. La journée, elles vaquaient à leurs occupations, et le soir, elles partageaient un repas. Quelques mots suffisaient pour rendre compte de leurs journées, car rares étaient les visites qui interrompaient cette calme routine.

Gurvan de Cimmérie, fût le premier homme à se présenter. Il portait une armure de cuir et une épée neuve en fer. Il disait les avoir acquises à la forteresse de l’est. Aomuirne et Sankari discutèrent un moment avec lui mais le laissèrent prudemment repartir à la tombée de la nuit.

Une jeune femme originaire du Zingara vînt également. Elle apportait quelques denrées pour conclure un échange qu’elle avait conclu plus tôt avec Waseme. Son armure de cuir paraissait usée mais de bonne qualité, laissant supposer qu’elle survivait ici depuis un bon moment. Alors la Darfari lui posa quelques questions : Quel était cet endroit ?  Pourquoi des gens d’origines si différentes s’y trouvaient condamnés ?

Deanna - tel était le nom de la Zingarienne - lui répondit sans ambages.

Cet endroit était surnommé les Terres de l’Exil…

C'était l'endroit où finissaient ceux que le monde préférait oublier...
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